Rencontre avec Stéphanie, Responsable produit ERP chez Comarch et passionnée de rugby

Quand et pourquoi as-tu commencé la pratique du rugby ?

J’ai été initiée au rugby à 7 lors de mes études dans les catégories universitaires. En Juin 2018, Comarch France a participé à un tournoi inter-entreprises de rugby organisé par LJA Sport avec des bénévoles du club de Villeneuve d’Ascq, le LMRCV. Ce tournoi m’a donné envie de redécouvrir ce sport collectif. J’ai donc remis les crampons en Septembre 2018 pour découvrir le jeu à 15.

As-tu pratiqué d’autres sports avant ?

Entre mes 16 et 20 ans, j’ai pratiqué différents arts martiaux. Et avant de me remettre au rugby, je faisais de la danse.  

Qu’est-ce que tu trouves au rugby que tu ne trouverais pas dans un autre sport ?

Le rugby est le premier sport collectif que je pratique, du coup je découvre un peu cet univers-là. Ce qui me fait vraiment accrocher, c’est la notion de groupe qui travaille ensemble, ou chacun est prêt à se dépasser individuellement pour atteindre un objectif commun. C’est une notion qui m’apporte beaucoup, notamment dans ma vie professionnelle.

Quel poste occupes-tu sur le terrain ? Quel est ton rôle ?

Je joue au poste de pilier, en première ligne. C’est-à-dire que je fais partie des 3 joueurs composant la première ligne de la mêlée. C’est un rôle que je qualifierais de « bulldozer » et de soutien. En attaque, je dois être capable de venir à l’impact, percer la défense adverse, pour ensuite passer le ballon à mes coéquipières plus rapides. Lorsque l’on vient au soutien des coéquipières, il faut rapidement protéger le ballon en venant s’ancrer dans le sol pour faire face à la pression adverse.

Il y a également un ensemble de stratégie où l’on va privilégier la formation d’un « pack » pour avancer groupées comme les mauls. Les premières lignes ont un rôle clés dans ces phases de jeu qui sont clairement mes préférées.  

C’est un rôle qui nécessite de l’endurance, de bien supporter les chocs et qui implique beaucoup de contacts.

Qu’est-ce que le rugby t’a apporté dans ta vie personnelle ? Et dans ta vie professionnelle ?

Au rugby, quand tu te retrouves face à un obstacle, une difficulté, tu ne peux pas reculer. Par exemple, si une joueuse plus forte physiquement que toi, arrive et que tu dois la plaquer, tu ne peux pas t’échapper. Sinon, c’est toute ton équipe qui est mise en porte-à-faux. Il y a une vraie notion de responsabilité individuelle pour le bon fonctionnement du collectif. Jouer au rugby et faire partie d’une équipe, c’est dépasser mes limites pour prendre ces responsabilités et être celle sur qui on peut compter. Et cela me sert autant sur le plan professionnel que personnel : en se dépassant individuellement et avec une bonne équipe, il n’y a pas d’obstacle infranchissable.

Le rugby est un sport très physique, comment est-ce que ton équipe prépare ses matchs ?

Je distingue deux choses, la préparation physique et la préparation mentale.

La préparation physique ne peut pas se faire le jour J. On a donc deux entrainements collectifs par semaine. A côté de ça, on travaille toutes sur notre endurance et notre musculation en individuel, parfois en collectif.

La préparation mentale est un ensemble de routines individuelles et collectives. Pour ma part, la veille de match, je dispose toutes mes affaires sur le sol pour voir mon « armure de super héroïne » en visualisant mon match du lendemain : mon entrée sur le terrain, mon premier plaquage. Lorsque j’arrive au stade, mon sac est prêt, et je suis déjà dans le bon état d’esprit psychologique. Ensuite il y a les routines collectives. La coach va commencer par nous expliquer le planning des 2 heures avant le match. Après nous allons toutes déjeuner ensemble. On termine avec la remise des maillots avant de se rendre sur le terrain pour s’échauffer.

Tu suis le championnat de rugby ? Si oui, quelle est ton équipe favorite ?

Je suis surtout le championnat féminin, le Top XVI. Mon club a également une équipe qui fait partie de ce championnat, donc je suis leurs performances de très près. En plus, des joueuses de mon équipe viennent parfois leur prêter main forte. C’est une vraie chance pour les jeunes joueuses, d’autant plus que de nombreuses filles du club ont joué ou jouent encore pour l’Equipe de France.

On associe souvent le rugby à un sport de garçon. Qu’est-ce que tu dirais à toutes les jeunes filles qui hésitent à s’inscrire ?

J’ai un souvenir assez surprenant par rapport à ça. Quand je suis arrivée pour mon deuxième entrainement, une maman discutait avec sa fille. Elle lui disait « tu ne vas quand même pas faire du rugby, tu vas finir avec des épaules comme ça » en me montrant. C’était assez violent, surtout que je venais de commencer.

Dans un quotidien où le physique des femmes est jugé en permanence, le rugby prône des valeurs d’acceptation de soi et des autres. Au rugby, il y a de la  place pour tout le monde et pour toutes les morphologies : ce sont ces différences qui créent la force du groupe. Alors à celles qui hésitent ou ont peur, je leur conseille de foncer. Il n’y a rien à perdre et tout à gagner.

C’est quoi ton meilleur souvenir au rugby ? Et le pire ?

Mon meilleur souvenir, ça reste mon premier match. Je m’entrainais depuis 6 mois avec l’équipe mais je n’avais pas encore eu la chance de jouer. Pour le dernier match avant la trêve, je suis notée comme remplaçante sur la feuille de match. Je ne savais pas combien de temps j’allais jouer, ni comment j’allais gérer la pression du match. Finalement, j’ai pu jouer la moitié du match, notamment aux côtés d’une ancienne pilier de l’Equipe de France, et j’ai même marqué mon premier essai !

Pour le pire souvenir, je peux en donner deux. Le premier, c’est un match sous un soleil de plomb, où j’étais épuisée au bout de seulement 20 minutes à cause de la chaleur. Pour moi, le rugby, ça se joue dans la boue ! Le second est plutôt un regret : cette année, nous avions toutes nos chances pour aller jouer les quarts de finale et j’aurai vraiment aimé vivre ça avec l’équipe… Ce n’est que partie remise.